
Ce 27 septembre l'INSEE a publié la dette de la France. Un niveau à donner le vertige : 3.228 milliards d'euros. Un chiffre illisible pour le commun des mortels. 47.000 euros de dette par habitant permet de mieux mesurer l'étendue de la dette.Les financiers retiendront le chiffre de 112% du PIB, ce qui conduit à surenchérir le coût de la dette.
Désormais même la Grèce, dont chacun a en mémoire l'histoire financière chahutée, emprunte moins cher que la France ! Bercy annonce un coût de 50 milliards pour les seuls taux d'intérêt et anticipe plus 70 milliards sous deux ans, soit 100% de ce que rapporte l'impôt sur les sociétés. Ou pour le dire autrement 75% de ce que chaque français paie en impôts sur le revenu ira au seul paiement des intérêts de la dette.
Mais le plus inquiétant est moins le montant absolu que le fait que ce déficit patent du budget de l'Etat n'aie pas été publié dès qu'il a été connu et sa dérive a été identifiée par le Ministère des finances au cours du premier trimestre le faisant déraper de 4,4% annoncé et voté à 6% désormais avoué.
Le fondement de la démocratie c'est de gouvernement dans la clarté et la transparence, pour que les citoyens puissent se prononcer en toute connaissance de cause. Visiblement cela n'a pas été le cas au cours des six derniers mois, alors même que la pays connaissait deux séquences électorales. Le parlement devrait se saisir du sujet et déclencher une commission d'enquête. Tout choix politique est possible en démocratie, mais il doit être assumé au grand jour. Sinon c'est la porte ouverte à la manipulation d'opinion ou à minima la suspicion de manipulation. Or comme le rappelle Pierre Rosanvallon dans son dernier ouvrage Les institutions invisibles publié au Seuil : la légitimité, l'autorité et la confiance sont fondamentales en démocratie.
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