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Regard d'Actu



Assurément un moment de bascule de l'histoire. Le Vice-Président et le Président des USA ont tenté de faire main basse sur les réserves minières de l'Ukraine en assénant au Président Zelensky que sans leur aide il n'était rien !


Que retiendrons-nous de cette scène surréaliste à la maison blanche ?



Le point d'enclenchement de la 3ème guerre mondiale ?


Une bouffonerie de plus dans une série déjà croquignolesque ?


Le début d'une soumission des pays encore démocratiques à un nouvel ordre mondial ?


Un moment catarcique qui conduit les pays européens à prendre leur destin commun en main et l'Europe à reprendre le flambeau ?


Pour répondre à cette question quelques éléments d'éclairage.


A commencer premièrement par les propos de Zelensky sur CNews à la sortie de la Maison Blanche, en réponse à Bret Baier qui lui a demandé s'il avait manqué de respect au Président, au Vice-Président et à l'Amérique ?


« Merci beaucoup. Tout d’abord, merci pour l’invitation, pour ce dialogue, et bonsoir à tout votre pays, à tous les Américains. Je suis très reconnaissant envers les Américains pour tout votre soutien. Vous avez fait énormément. Je suis reconnaissant envers le président Trump et envers le soutien bipartisan du Congrès, et je l’ai toujours été de la part de tout notre peuple.»


« Vous nous avez beaucoup aidés dès le début, ici, après trois ans d’invasion à grande échelle. Vous nous avez aidés à survivre et, quoi qu’il en soit, nous sommes des partenaires stratégiques. »


« Et même dans un dialogue aussi difficile, je pense que nous devons être très honnêtes et très directs pour bien nous comprendre, car c’est crucial pour nous. »


« Au président Trump — et avec tout le respect que je lui dois pour vouloir mettre fin à cette guerre — je dis que personne ne veut y mettre fin plus que nous, car nous, en Ukraine, nous sommes en plein dedans, nous menons cette bataille pour la liberté, pour nos vies. »


« Je dis donc simplement que nous devons être du même côté et j’espère que le président est à nos côtés, avec nous, car c’est très important pour arrêter Poutine. Et j’ai entendu le président Trump dire à plusieurs reprises qu’il mettrait fin à la guerre, et j’espère qu’il le fera. Mais il faut exercer une pression sur lui avec l’Europe et tous les partenaires. »


« Je pense que ce dialogue aurait dû avoir lieu plus tôt pour comprendre où nous en sommes. Comme l’a dit, si je me souviens bien, le président Reagan : la paix n’est pas simplement l’absence de guerre. »


« Oui, nous parlons d’une paix juste et durable, de liberté, de justice, des droits humains, et c’est pourquoi j’ai dit que je pensais qu’un cessez-le-feu était nécessaire, mais vous savez, Poutine a violé vingt-cinq fois un cessez-le-feu au cours de ces dix dernières années. »


« Je respecte le président et je respecte le peuple américain, je pense que nous devons être très ouverts et très honnêtes et je ne suis pas sûr que nous ayons fait quelque chose de mal. »


« Je pense qu’il y a peut-être des choses que nous devons discuter en dehors des médias, avec tout le respect que je dois à la démocratie et à la liberté de la presse, mais il y a des sujets où il faut comprendre la position de l’Ukraine et des Ukrainiens, et je pense que c’est ce qu’il y a de plus important. »


« Nous sommes partenaires. Nous sommes des partenaires très proches. Nous devons être justes. Nous devons être libres »


L'homme assurément n'est pas ébranlé, il sait mettre de la distance entre la catarcie médiatique et la réalité géopolitique.


Deuxième élément d'analyse, au travers d’une observation sur la composition des délégations : 2 femmes 2 hommes pour l'Ukraine, 4 hommes pour les USA. Cette seule observation ne dessine-t-elle pas en soi deux visions du monde, l'une inclusive et moderne l'autre exclusive et archaïque ? Les deux hommes Zelensky et Trump n'appartiennent pas aux mêmes horizons.


Troisième élément, peut être faut-il observer Trump et se souvenir que ces quelques minutes s'inscrivent dans une accélération de l'histoire : le 20 janvier Donald Trump déclare lors de sa cérémonie d'ouverture "Nous deviendrons de nouveau une nation riche". C'est d'abord l'obsession de Trump, le barometre suprême est la richesse. C'est ensuite l'aveu que les USA sont pauvres. Et c'est est effet le ressenti et le vécu des millions d'américains moyens qui ont en résonnance voté pour lui.


Depuis une constance dans les déclarations de Trump, augmenter les droits de douanes pour remplir les caisses fédérales, acheter le Groenland, faire de Gaza unem lieu de villégiature pour riches, s'emparer des richesses minières de l'Ukraine. Trump raisonne en dollars et voit le monde comme une proie mercantile.


Enfin il est un quatrième angle d'analyse, géopolitique. Trump a fâché toutes les chancelleries occidentales. Après s'être mis à dos l'Amérique du Nord (Canada et Mexique) Trump se brouille avec l'Europe. Quels alliés les USA vont-ils conserver ?


L'équilibre mondial depuis la chute du Mur de Berlin et la montée en puissance de la Chine reposait sur un monde occidental de moins en moins prégnant, acceptant la main mise économique des USA en échange de sa protection militaire. Cet équilibre ce soir s'est fissuré. Renvoyant les USA dans un face à face solitaire avec la Chine. Et posant à l'Europe la question de sa souveraineté. 


1er marché économique mondial, l'Europe est un nain politique car elle a renoncé à sa souveraineté militaire et n'assure pas son autonomie économique stratégique. Ce soir l'Europe est renvoyée à elle-même. Il appartient à ses dirigeants de construire la réindustrialisation stratégique du vieux continent et d'en assumer militairement la défense. Sans forcément renier ses alliances mais en s'émancipant de ses dépendances.


L'avenir du monde se joue maintenant. L'Europe veut elle prendre le leadership de la démocratie, d'une vision appaisée, d'une société où l'économie est au service de l'homme et pas l'inverse, et d'une vision durable pour la planète ?


Le monde de demain est à construire.


Voici une photo, que chacun appréciera selon sa sensibilité, posté sur son compte par Mette Frederiksen, Première Ministre du Danemark, assorti de ce message :


" Ce soir, j'ai mes collègues nordiques de Finlande, de Norvège et de Suède pour dîner chez moi, après que nous ayons eu une réunion plus tôt au ministère."

[Alexander Stubb Président Finlandais, Jonas Gahr Støre, Ulf Kristersson]


"Lors de notre réunion d'aujourd'hui, nous avons discuté de notre coopération régionale en matière de défense Nous partageons la gravité de la situation. Et moi-même, je ne doute pas que la défense et la sécurité auront et devraient continuer à avoir une haute priorité au Danemark, dans les pays nordiques et dans le reste de l'Europe. J'entends de plusieurs personnes - dont beaucoup d'entre vous qui m'écrivent - que la situation dans le monde peut vous rendre dangereux. Je le comprends très bien. Nous devons nous rappeler que le Danemark n'est pas seul. Nous avons plusieurs alliés proches avec lesquels nous partageons des valeurs. Et nous appartenons à un continent que nous faisons bien pour rendre encore plus fort. C'est une tâche importante pour le gouvernement et pour moi en tant que premier ministre. Cela s'applique aux militaires. Mais cela s'applique aussi économiquement et technologiquement.


Demain je pars en Pologne pour assister au 80ème anniversaire de la libération d'Auschwitz.

Bonne soirée dominicale à vous tous."


Bien sûr il s'est trouvé quelqu'un pour prendre la photo, bien sûr les pays nordiques ont leur style de vie, bien sûr trois des pays sont des monarchies qui réservent l'apparat protocolaire à leur souverain...


Néanmoins cette photo donne à réfléchir sur l'exercice du pouvoir dans nombre de démocratis "ampoulées", sur les dépenses publiques, sur la simplicité, sur l'authenticité et sur la proximité.



Ce soir il fait un froid polaire sur l'Amérique.


Symbole s'il en est la cérémonie d'investiture de Donald Trump se réfugie à l'intérieur du Capitole, tant la démocratie est ce soir frappée de glaciation.


Donald Trump prend la parole pour dire que l'âge d'or de l'Amérique commence aujourd'hui. Rien moins que çà ! Il ajoute que si Dieu l'a sauvé de l'attentat c'est pour qu'il rende sa grandeur à l'Amérique. Ben voyons ! Les invités exultent et de lèvent applaudissant idolâtrement le grand homme.


Seul Jo Biden reste assis et quelques élus démocrates, faibles rempart face à la déferlante trumpiste.


L'Amérique meurtrie croit se reconnaître en cette caricature d'elle-même. L'irrationnel et la soumission des masses poussés à leur extrême produisent cette fois encore les mêmes effets sur le peuple hypnotisé.


Les mots de Jo Biden résonnent prophétiques "une oligarchie prend forme en Amérique faite d'extrême richesse, de pouvoir et d'influence qui menace déjà notre démocratie entière, nos droits élémentaires, nos libertés, et la possibilité pour chacû d'avoir une chance équitable de s'en sortir."


A les voir alignés aux premières loges, les Musk, Zuckerberg, Bezos, Cook et même le français Arnault, on voit toute la vérité des propos de Jo Biden et on ne peut s'empêcher de penser au Prix Goncourt 2017, l'ordre du jour d'Eric Vuillard qui narre ce 20 fevrier 1933 quand les Krupp, Siemens, Oppel et autres font allégeance au chancelier élu un mois plus tôt Adolphe Hitler.

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