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ALTERMONDE

Regard d'Actu


Les américains ont voté et ont élu Trump pour nouveau mandat, quatre années après lui avoir préféré Joe Biden.


De ce côté-ci de l'Atlantique c'est l'incompréhension. Comment un homme qui s'est mis à la faute par rapport au processus démocratique (en refusant de reconnaître sa défaite et en incitant ses supporters pour qu'ils aillent au Capitole), un homme qui a plusieurs procès pour paiement dissimulé et corruption, un homme dont les rapports aux femmes sont peu compatibles avec le féminisme et qui tient des propos outranciers, comment un tel homme peut-il séduire les américains. Surtout que victoire est claire en nombre de grands électeurs et en nombre de voix?


C'est là mal comprendre l'électeur américain de Trump. Le génie communicationnel de Trump est de faire coïncider ses frustrations de milliardaire bafoué dans ses désirs avec le sentiment de frustrations d'une majorité d'américains et permettre ainsi à l'électeur de s'y identifier.


Les médias progressistes n'ont eu de cesse que de brocarder le “moi je” de Trump. Et ses adversaire politiques également.


C'est justement en exhibant son moi blessé aux américains que Trump leur a permis de s'identifier.


La majorité des américains ressentent un décalage douloureux entre leur rêve d'une grand Amérique et leur réalité au quotidien.


Trump incarne une Amérique vieillissante et déclinante qui se voile la face par un autobronzant dégoulinant. Il personnifie un américain qui surjoue sa virilité face aux minorités et à l'égalité femmes hommes. Il aboie donnant de la voix à ceux qui n'osent se plaindre de leur sort. Il trouve un écho dans une Amérique profonde qui voit son pouvoir d'achat fondre comme neige sous le réchauffement climatique. Cela est d'autant plus facile que les américains ignorent le monde et le réduisent au flux migratoire.


Cette Amérique le genou à terre se reconnaît tripalement en Trump, ce d'autant plus qu'il tient un langage de “guérisseur”. C'est habile. Plutôt qu'un chemin policé que proposaient les démocrates Trump éructe la douleur ressentie et l'ombre d'un rêve américain comme potion magique.


Le monde va composer à compter de janvier avec le 47ème président élu des États-Unis d'Amérique.


Nos nuits sont de plus en plus chaudes, ce constat n'est pas celui d'un envol de la libido des humains dont la fécondité est par ailleurs en baisse, mais celui de la situation météorologique.


Le thermomètre qui monte le jour ne redescend plus la nuit. De plus en plus de nuits connaissent des températures supérieures à 20°C, seuil pour évaluer si notre climat est tropical ou non. Et force est de constater qu'il l'est de plus en plus largement et de plus en plus intensément.


Ainsi alors que dans les années 1950 et 1960 seul 12% du territoire français, en moyenne annuelle, connaissait des nuits à plus de 20°C, c'est désormais plus de 50% du territoire français qui en a connu au cours des dix dernières années !


Quand aux nombre de nuits torrides, leur fréquence augmente. Ainsi dans les années 1940 à 1970, c'était une vingtaine à Nice par an. Dans les années 1980 et 1990 ces nuits ont doublé autour de la quarantaine. Depuis 2000 c'est en moyenne entre 73 et 85 nuits à plus de 20°C, soit 2 mois et demi à 3 mois. Une saison entière tropicale !


Un signe de plus s'il en fallait des conséquences tangibles du réchauffement climatique et du niveau d'urgence désormais atteint.



Ce 27 septembre l'INSEE a publié la dette de la France. Un niveau à donner le vertige : 3.228 milliards d'euros. Un chiffre illisible pour le commun des mortels. 47.000 euros de dette par habitant permet de mieux mesurer l'étendue de la dette.Les financiers retiendront le chiffre de 112% du PIB, ce qui conduit à surenchérir le coût de la dette.


Désormais même la Grèce, dont chacun a en mémoire l'histoire financière chahutée, emprunte moins cher que la France ! Bercy annonce un coût de 50 milliards pour les seuls taux d'intérêt et anticipe plus 70 milliards sous deux ans, soit 100% de ce que rapporte l'impôt sur les sociétés. Ou pour le dire autrement 75% de ce que chaque français paie en impôts sur le revenu ira au seul paiement des intérêts de la dette.


Mais le plus inquiétant est moins le montant absolu que le fait que ce déficit patent du budget de l'Etat n'aie pas été publié dès qu'il a été connu et sa dérive a été identifiée par le Ministère des finances au cours du premier trimestre le faisant déraper de 4,4% annoncé et voté à 6% désormais avoué.


Le fondement de la démocratie c'est de gouvernement dans la clarté et la transparence, pour que les citoyens puissent se prononcer en toute connaissance de cause. Visiblement cela n'a pas été le cas au cours des six derniers mois, alors même que la pays connaissait deux séquences électorales. Le parlement devrait se saisir du sujet et déclencher une commission d'enquête. Tout choix politique est possible en démocratie, mais il doit être assumé au grand jour. Sinon c'est la porte ouverte à la manipulation d'opinion ou à minima la suspicion de manipulation. Or comme le rappelle Pierre Rosanvallon dans son dernier ouvrage Les institutions invisibles publié au Seuil : la légitimité, l'autorité et la confiance sont fondamentales en démocratie.

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